Etude sur la contamination des sargasses par le chlordécone

28 septembre 2021

Les sargasses collectées en mer se chargent-elles de chlordécone?

C’est à cette question que le Parc naturel marin de Martinique tente de répondre, au travers d’une expérimentation menée il y a quelques jours sur l’un des barrage de rétention d’algues sargasses installé entre le François et le Vauclin. Plus long barrage de l’île, de près de 1 300 m, il a été choisi comme lieu de test car de très grandes quantités d’algues s’y accumulent sans qu’aucun moyen de collecte n’y ait été mis en place.

En Martinique et en Guadeloupe, des recherches sont menées sur les substances contaminant les bancs de sargasses durant leur dérive et qui peuvent être amenées à la côte avec les échouages. Ces études ne concernent pas seulement les contaminants provenant des eaux du large mais également le chlordécone présent dans les eaux de certaines zones du littoral.

En 2018, une étude pilotée par le laboratoire BOREA a permis de caractériser la contamination au chlordécone des algues échouées dans différents sites littoraux. En effet, à l’approche des côtes contaminées, il a été démontré que les algues absorbent le chlordécone présent dans les eaux en proche côtier.  Ce polluant provenant non pas du large mais de la terre pose une difficulté supplémentaire au développement des filières de stockage et de valorisation des algues.

Agent du Parc évoluant en kayak dans une nappe de sargasses

Le Parc naturel marin étudie les phénomènes d'échouages de sargasses

Johan Le Carrer

Le Parc naturel marin étudie les phénomènes d'échouages de sargasses

Johan Le Carrer

Agents du Parc manipulant une sonde près d'une nappe de sargasses

Le Parc naturel marin étudie les phénomènes d'échouages de sargasses

Johan Le Carrer

Le Parc naturel marin étudie les phénomènes d'échouages de sargasses

Johan Le Carrer

Le Parc étudie les algues accumulées derrière les barrages

Cette première expérimentation menée par le Parc naturel marin de Martinique a pour objectif de caractériser la contamination des algues amassées derrière ce barrage. Eloigné de la côte, mais situé sur la façade Atlantique, en zone chlordécone, ce site permettra aux équipes du Parc naturel marin de Martinique d’évaluer le niveau de contamination des algues à une telle distance de la côte.
Les résultats espérés sur ce site, à travers cette étude, seraient d’observer une réduction de la contamination des algues voire une absence totale de chlordécone dans les algues retenues en amont du barrage.
A l’issue de cette première campagne, le même type d’études pourrait être réalisée sur d’autres sites de barrages de rétention installés en zone chlordécone et représentant un potentiel de collecte d’algues.
La valorisation des algues sargasses implique de connaître leur concentration en contaminants dont elles se sont chargées au cours de leur périple en mer. Le traitement de décontamination des algues est en effet l’un des principaux obstacles à la valorisation car il représente une charge très importante pour les entreprises.

Ces connaissances sont donc aussi des prérequis nécessaires avant toute tentative de transformation des sargasses