Le patrimoine culturel maritime
Un patrimoine culturel marin riche
Des amérindiens, premiers navigateurs venus du continent sud-américain, qui ont laissé très peu de traces, aux colons qui ont marqué de leurs empreintes les quatre coins de l’île en construisant des forts, fortins ou phares jusqu'aux affres de l’esclavage et l’arrivage par la mer de milliers d’Africains, l’histoire de la Martinique est douloureusement et intimement liée à la mer.
Aujourd’hui, elle est redevenue un espace de convivialité où s’exprime encore de nombreuses traditions culturelles, telles que les courses de yoles, de gommiers ou d’avirons traditionnels.
Les épaves
Dans les profondeurs de ses eaux, on retrouve de nombreux vestiges archéologiques, dont notamment une quarantaine d’épaves.
Ces dernières datent des batailles navales entre Anglais, Hollandais, Français et espagnols dans l’arc antillais ou de 1902 suite à l’éruption du volcan, la Montagne Pélée. Une puissante nuée ardente a en effet, enflammé et fait couler les bateaux qui mouillaient dans la baie de la ville de Saint-Pierre, devenue depuis, l’un des sites de plongée les plus prisés de l’île.
Les yoles rondes
A l’origine, bateau de pêche creusé à même le tronc d’un arbre, la yole ronde s’est développée et est devenue au fil du temps bateau de course.
Elle est composée de bois dressés sur les côtés, d’une godille à l’arrière et d’une voile. Chaque année, durant une semaine, à la fin du mois de juillet, une quinzaine d’équipages s’affrontent durant le tour des yoles rondes de la Martinique. Course sportive, unique au monde, le tour des yoles est l’événement nautique le plus populaire de l’île et rassemble jusqu’à 50 000 spectateurs à terre et en mer.
Les forts et fortins
Jusqu’au début du XIX siècle, le bassin antillais a été le théâtre de nombreuses batailles navales entre Hollandais, Anglais, Français et Espagnols pour le contrôle de l’espace caraïbe. De nombreux forts et fortins ont alors été érigés pour protéger la Martinique.
La conque de lambi
Invertébré de la famille des gastéropodes, le lambi est réputé en Martinique pour sa chair qui constitue un mets culinaire de choix mais également pour son coquillage évidé transformé en instrument de musique à vent traditionnel qui produit un son sourd et percutant.
Symbole historique de la résistance des esclaves, les fugitifs l'utilisaient régulièrement pour communiquer entre eux. Elle a, ensuite, été utilisée pendant longtemps par les pêcheurs comme signal sonore pour prévenir de leur arrivée ou annoncer un décès. Aujourd’hui, on la retrouve souvent dans les défilés de carnaval et les courses de yoles.
Le matoutou de crabes, patrimoine culinaire
La consommation de ce crustacé date de la présence des Arawaks. Durant la période de l'esclavage, cette denrée était réservée pour les jours de carême.
Aujourd'hui, on le consomme les lundis de Pâques et de Pentecôte, principalement lors de grands pique-niques familiaux sur les plages de l'île.
Les phares
C'est avec le développement de la production de la canne à sucre que les activités maritimes se sont intensifiées. Les navires arrivaient alors chargés de marchandises et repartaient avec les denrées produites sur les habitations, comme les épices, le cacao, le café... Pour guider les navires, plusieurs phares ont alors été construits.
Aujourd'hui on en retrouve encore quatre aux différents coins de l'île :
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le phare du Prêcheur
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le phare de la Caravelle considéré comme le plus haut phare de France en culminant à près de 128 m
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le phare de la Pointe des Nègres
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le phare de l'ilet Cabrits situé dans la réserve naturelle des ilets de Sainte-Anne.
Les sculptures sous-marines
L'artiste martiniquais Laurent Valère a installé dans les profondeurs de la baie de Saint-pierre, deux sculptures sous-marines : Manman D'lo et Yémaya.
Elles ont été immergées à 9 mètres de profondeur, respectivement, en 2004 et 2016 et se visitent aujourd'hui en randonnée sous-marine, avec bouteille ou en apnée.